Avocat en droit immobilier à Lille


Vos avocats experts en droit immobilier à Lille
Marine Delcroix et Alexandra Baptista, avocats associés chez View Avocats, sont experts en droit immobilier dans la métropole lilloise et les Hauts-de-France. Ils accompagnent depuis plusieurs années les promoteurs, foncières et investisseurs de Lille, Roubaix, Tourcoing, Villeneuve d’Ascq et Marcq-en-Barœul dans leurs problématiques de droit immobilier, droit de la propriété, copropriété et litiges en droit de la construction. Que vous soyez un propriétaire indépendant, un locataire, une société civile immobilière ou un acteur de la promotion immobilière, Alexandra et Marine mettent leur expertise juridique et leur connaissance du marché immobilier lillois au service de vos intérêts avec une approche pragmatique et efficace.
Un projet immobilier ? Un litige à résoudre ?
Marine Delcroix et Alexandra Baptista vous accompagnent. Prenez contact dès maintenant.
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Gestion immobilière
- Conseil et assistance aux syndics
- Contentieux entre copropriétaires
- Assemblées générales de copropriété
- Travaux et charges de copropriété
- Modification de règlement
- Conflit de voisinage
- Expulsion de locataire
- Expulsion d’occupant sans titre
- Gestion de SCI
Droit de la construction
- Vente en état futur d’achèvement (VEFA)
- Litiges et malfaçons
- Garanties décennale et biennale
- Contrats de promotion immobilière
- Réception des travaux
- Accompagnement en expertise
- Permis de construire et autorisations d’urbanisme
- Contentieux avec les constructeurs
Droit de la propriété
- Servitudes et mitoyenneté
- Troubles de voisinage
- Bornage et délimitation de propriété
- Usufruit et démembrements
- Acquisition et cession de biens
- Vices cachés et garanties
- Compromis de vente et rétractation
- Conflit entre voisins
- Troubles anormaux de voisinage
Une expertise pointue en droit immobilier
Marine Delcroix et Alexandra Baptista accompagnent les promoteurs immobiliers, foncières, bailleurs institutionnels et investisseurs de la métropole lilloise. Leur connaissance approfondie des enjeux de la promotion immobilière, de la construction et de la gestion de patrimoine, ainsi que leur maîtrise des problématiques juridiques liées à la copropriété et au droit de la propriété constituent un atout précieux pour sécuriser vos opérations, défendre vos intérêts et accompagner le développement de vos projets immobiliers. Un bien immobilier est aussi souvent un actif financier : Marine et Alexandra intègrent cette dimension économique dans leur conseil pour optimiser la rentabilité et la valorisation de vos investissements.

Comment nous vous accompagnons ?
Un accompagnement sur mesure dans la région
Premier échange
Contactez Marine et Alexandra par téléphone, email ou visioconférence. Elles prennent le temps d’écouter votre situation, de cerner les enjeux de votre dossier de construction, de droit de la propriété ou de votre projet immobilier. Si vous souhaitez d’abord connaître les tarifs pratiqués par View Avocats, utilisez notre simulateur d’honoraires, Estim’IA.
Analyse juridique
Après l’exposé de votre problématique et réception de vos documents, les avocats du cabinet réalisent une analyse juridique approfondie en droit immobilier ou droit de la construction et vous proposent des stratégies adaptées à vos besoins et aux spécificités de votre activité. Cette étape peut se faire à distance ou dans nos locaux en région lilloise
Accompagnement dédié
Nous vous accompagnons personnellement tout au long de votre dossier jusqu’à la résolution de votre problèmatique en droit de la propriété, la mise en oeuvre complète d’une stratégie immobilière, la résolution de votre litige en droit de la construction, de votre conflit de voisinage ou de votre acquisition immobilière.
Pourquoi choisir View Avocats pour vos problématiques de droit immobilier ?
Expertise technique et vision patrimoniale
Marine et Alexandra maîtrisent les aspects juridiques complexes du droit immobilier tout en intégrant la dimension patrimoniale et financière de vos actifs. Cette double approche leur permet d’accompagner les promoteurs, investisseurs et foncières au-delà du cadre strictement juridique, en apportant une vision globale sur les enjeux de rentabilité, de valorisation et de sécurisation de vos investissements immobiliers.
Prévention et sécurisation des opérations
Anticiper plutôt que subir. Marine et Alexandra vous aident à identifier les risques juridiques en amont et à sécuriser vos projets immobiliers. Contrats de promotion, garanties de construction, règlements de copropriété : chaque dispositif est pensé pour prévenir les litiges et faciliter la réalisation de vos opérations immobilières.
Défense ferme de vos intérêts
Lorsque le dialogue est rompu et que le contentieux devient inévitable, Marine et Alexandra vous accompagnent avec détermination pour défendre vos intérêts, que ce soit en cas de malfaçons, de litiges de copropriété, de troubles de voisinage ou de contentieux avec les constructeurs. Elles mettent tout en œuvre pour trouver les meilleures issues possibles.
Réactivité et proximité
Marine et Alexandra privilégient la réactivité et la disponibilité. Elles se rendent disponibles rapidement pour vous accompagner au rythme de vos projets immobiliers, car elles savent qu’une opportunité ne peut parfois pas attendre. Elles sont disponibles par téléphone ou au sein du cabinet situé à proximité de Lille, et interviennent également directement sur vos chantiers, lors des réceptions de travaux ou des assemblées de copropriété au besoin.
Qui accompagnons-nous dans la région ?
Une expertise reconnue auprès des acteurs de l’immobilier lillois
Professionnels de l’immobilier
- Promoteurs immobiliers
- Foncières et sociétés d’investissement
- Bailleurs institutionnels
- Gestionnaires de patrimoine
- Syndics de copropriété
- Administrateurs de biens
- Marchands de biens
Investisseurs et propriétaires
- Investisseurs privés
- Propriétaires bailleurs
- Copropriétaires
- Family offices
- Groupes immobiliers
- SCI et SCPI
- Acquéreurs et vendeurs
Acteurs de la construction
- Maîtres d’ouvrage
- Constructeurs et entreprises BTP
- Maîtres d’œuvre
- Architectes
- Bureaux d’études techniques
- Aménageurs et lotisseurs
- Acquéreurs en VEFA
Nos zones d’intervention en droit immobilier
Marine et Alexandra interviennent principalement dans toute la métropole lilloise et les Hauts-de-France

Intervention sur Lille et toute la région Hauts-de-France
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Questions fréquentes sur le droit immobilier à Lille
Qu’est-ce qui peut être considéré comme anormal ?
Pas besoin que ce soit invivable pour agir. Le juge apprécie la situation de manière très pragmatique. Il regarde si les nuisances dépassent ce qu’on peut raisonnablement attendre de ses voisins. Il prend en compte l’intensité, la fréquence, les horaires, et le type de quartier. Le chant du coq à 5 heures du matin en pleine campagne ne sera pas jugé de la même manière si cela se passe de manière répétée en pleine nuit dans un quartier résidentiel en pleine ville.
Quelles solutions existent ?
Le tribunal peut ordonner l’arrêt des nuisances et accorder une indemnisation pour le préjudice subi. Il n’est pas nécessaire de démontrer que votre voisin agit sciemment pour vous nuires. Si le trouble est anormal, le juge peut prononcer une décision imposant à la personne à l’origine du trouble de le faire cesser.
Comment agir de manière efficace ?
Il est important d’avoir des preuves du trouble que vous subissez. Faire réaliser un constat par un commissaire de justice (huissier) permet d’avoir des preuves solides utilisables pour tenter un règlement amiable ou agir en justice. Il existe de nombreuses manières de constituer des preuves efficaces devant un tribunal, mais cela doit être fait dans des délais limités et nécessite une connaissance fine de la procédure civile. Un avocat saura utiliser les meilleures voies de recours et vous conseiller pour présenter le dossier le plus favorable.
Comment prouver l’empiètement ?
Un géomètre-expert peut déterminer avec précision les limites de votre propriété. Le bornage contradictoire, réalisé en présence des deux propriétaires, permet d’établir officiellement où se trouvent exactement les limites et de constater l’empiètement éventuel. Cette opération a un coût (généralement entre 500 et 2 000 euros) qui est en principe partagé entre les deux voisins. Un bornage judiciaire peut-être prononcé par un tribunal.
Quels recours en cas d’empiètement avéré ?
Une fois l’empiètement établi, plusieurs solutions existent : soit votre voisin supprime l’empiètement à ses frais, soit vous trouvez un arrangement amiable (cession ou location de la parcelle concernée). En cas de refus, le tribunal judiciaire peut ordonner la démolition de la partie empiétante et accorder des dommages-intérêts.
Attention aux délais
L’action en démolition ne se prescrit jamais, mais l’action en dommages-intérêts doit être engagée dans les 5 ans. La situation est souvent complexe car elle mêle des questions de droit de propriété, de prescription et parfois de bonne foi. Un avocat en droit immobilier peut évaluer précisément vos droits et les meilleures options selon votre situation particulière.
Qu’est-ce qu’une servitude ?
l’article 637 du Code civil, une servitude est une charge imposée sur un bien (le fonds servant) pour l’usage et l’utilité d’un autre bien (le fonds dominant). Elle constitue l’accessoire du fonds et ne peut être cédée indépendamment de celui-ci. Il existe deux grandes catégories : les servitudes légales, imposées par la loi (servitude de passage en cas d’enclave, d’égout des toits, de vues, de distances pour les plantations), et les servitudes conventionnelles, établies par accord entre propriétaires et constatées dans un acte notarié.
Peut-on contester ou supprimer une servitude ?
Les causes d’extinction d’une servitude sont limitées : réunion de la propriété des fonds dominant et servant entre les mêmes mains, renonciation conventionnelle, non-usage pendant 30 ans, impossibilité d’user de la servitude ou perte de la chose. Attention : selon la jurisprudence, le fait qu’une servitude soit devenue inutile n’est pas une cause d’extinction, sauf pour les servitudes légales de passage en cas de désenclavement. Une servitude conventionnelle, même devenue inutile, ne peut en principe être supprimée sans le consentement de toutes les parties.
Quelles options explorer ?
En cas de servitude devenue trop contraignante, plusieurs leviers peuvent être étudiés : l’abus de droit si le bénéficiaire détourne la servitude de sa finalité ou l’utilise dans le seul but de nuire (article 1240 du Code civil), les troubles anormaux de voisinage si l’usage de la servitude génère des nuisances excessives, ou la requalification en servitude légale permettant dans certains cas d’obtenir la suppression pour cause de désenclavement. Le contentieux des servitudes est techniquement complexe et nécessite une analyse approfondie des titres de propriété. Un professionnel du droit procède par étapes en qualifiant la servitude litigieuse, en identifiant les fondements applicables à sa suppression, et en engageant des démarches amiables ou judiciaires.
Le bornage amiable ou contradictoire
Lorsque les deux voisins sont d’accord, ils peuvent mandater conjointement un géomètre-expert. Ce professionnel effectue les mesures en se basant sur les titres de propriété, le cadastre et l’état des lieux. Il détermine les limites exactes, pose les bornes et établit un procès-verbal de bornage signé par les deux parties. Ce document a une forte valeur juridique et fixe définitivement les limites. Le coût varie généralement entre 500 et 2 000 euros selon la superficie, la complexité du terrain et son accessibilité.
Et si mon voisin refuse ?
Si votre voisin refuse le bornage amiable ou conteste les limites proposées, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire. Le juge désignera un géomètre-expert judiciaire qui procédera aux opérations de bornage et tranchera le litige. Cette procédure est naturellement plus longue et plus coûteuse qu’un bornage amiable, car elle inclut les frais de justice et les honoraires d’avocat en plus du coût du géomètre.
Qui paie les frais de bornage ?
Les frais sont en principe partagés à parts égales entre les deux propriétaires voisins, car l’opération profite aux deux. En cas de bornage judiciaire, le juge statue sur la répartition des frais selon les circonstances du litige et peut faire supporter l’intégralité des frais à la partie qui a eu un comportement dilatoire ou de mauvaise foi. Un avocat peut vous accompagner dans cette démarche, notamment si la situation est conflictuelle ou si des enjeux financiers importants sont en jeu (construction en limite, projet d’agrandissement).
Quelles peuvent être les causes ?
Les fissures peuvent avoir de nombreuses origines : défauts dans les fondations (assise insuffisante, profondeur inadéquate), tassement différentiel du sol, malfaçons dans la construction (défauts de chaînage, absence de joints de dilatation), infiltrations d’eau prolongées, phénomène de retrait-gonflement des argiles en période de sécheresse, ou encore surcharge de la structure. Identifier la cause est essentiel pour déterminer les responsabilités et choisir les réparations appropriées.
Qui peut être tenu responsable ?
Si les fissures apparaissent dans les 10 ans suivant la réception des travaux et qu’elles compromettent la solidité de l’ouvrage ou le rendent impropre à sa destination, la garantie décennale s’applique. Tous les constructeurs ayant participé au chantier peuvent être tenus responsables solidairement : architecte, maître d’œuvre, entreprises de gros œuvre, bureau d’études techniques. Si vous avez souscrit une assurance dommages-ouvrage, celle-ci doit vous indemniser rapidement (dans les 90 jours) sans attendre la recherche des responsabilités et se retourne ensuite contre les constructeurs.
Attention aux délais !
Les délais sont stricts et certaines démarches peuvent avoir des conséquences importantes sur vos droits. Par exemple, faire intervenir un expert amiable trop tôt peut, selon certaines jurisprudences, déclencher le point de départ de délais de prescription si l’expert identifie la cause et l’ampleur des désordres. Il est essentiel de se faire conseiller rapidement par un avocat spécialisé qui saura sécuriser juridiquement vos démarches, organiser les expertises techniques au bon moment et préserver tous vos recours. Un simple constat d’huissier permet de figer l’état des fissures sans déclencher de délai.
Les trois garanties légales
La garantie de parfait achèvement (1 an) couvre tous les désordres signalés dans l’année suivant la réception, qu’ils soient graves ou simplement esthétiques. Elle s’applique aux défauts mentionnés dans le procès-verbal de réception avec réserves et à ceux notifiés par écrit pendant l’année. La garantie biennale ou de bon fonctionnement (2 ans) concerne les équipements dissociables du gros œuvre qui peuvent être enlevés ou remplacés : chauffage, plomberie, volets, menuiseries extérieures, installations électriques. La garantie décennale (10 ans) protège contre les désordres graves qui compromettent la solidité ou rendent le logement impropre à son usage.
Des délais à respecter impérativement
Ces garanties courent toutes à partir de la date de réception des travaux, d’où l’importance cruciale de cette étape. Les désordres doivent être notifiés au constructeur par lettre recommandée avec accusé de réception en les décrivant précisément. Pour la garantie décennale, le délai de 10 ans est un délai préfix (article 1792-4-1 du Code civil) : il ne peut être ni interrompu ni prolongé. Passé ce délai, plus aucune action n’est possible même si le désordre vient d’apparaître ou si sa cause n’était pas décelable avant.
Comment faire valoir ses droits ?
Si le constructeur ne réagit pas à votre notification, plusieurs voies s’ouvrent : mise en œuvre de votre assurance dommages-ouvrage si vous en avez souscrit une, demande de référé-expertise devant le tribunal judiciaire pour faire désigner un expert qui évaluera les désordres, ou action au fond pour obtenir la condamnation du constructeur à réparer et vous indemniser. La complexité de ces garanties, leurs conditions d’application et les pièges liés aux délais font qu’il est fortement recommandé de se faire accompagner dès la découverte des désordres pour ne pas perdre ses droits.
Ce que la réception change concrètement
Une fois que vous avez signé le procès-verbal de réception, plusieurs conséquences s’ensuivent : vous devenez responsable de l’ouvrage et en assumez la garde, les délais de garantie (parfait achèvement, biennale, décennale) commencent à courir, le solde du prix devient exigible, et surtout, tous les défauts apparents que vous n’avez pas signalés sont couverts et ne pourront plus être invoqués ultérieurement. La réception purge les vices apparents non réservés : vous ne pourrez plus vous en prévaloir par la suite.
Comment bien se préparer ?
Visitez minutieusement l’ouvrage en plein jour et dans toutes les pièces. Vérifiez la conformité aux plans et au contrat, testez tous les équipements (chauffage, plomberie, électricité, ventilation, menuiseries), contrôlez les finitions dans le détail, vérifiez l’étanchéité (toiture, terrasses, menuiseries extérieures), et inspectez l’isolation. Prenez votre temps et ne vous laissez jamais presser par le constructeur qui souhaite obtenir le solde rapidement. N’hésitez pas à demander un report de quelques jours si vous avez besoin de plus de temps pour examiner l’ouvrage.
L’assistance d’un professionnel est fortement recommandée
Un architecte, un maître d’œuvre ou un expert en bâtiment saura détecter les désordres que vous ne verriez pas forcément (problèmes d’étanchéité non visibles, défauts de mise en œuvre, non-conformités aux normes). Si vous constatez des défauts, trois options s’offrent à vous : refuser purement et simplement la réception si les désordres sont graves et rendent l’ouvrage impropre à sa destination, accepter avec des réserves très détaillées et précises, ou demander un report de la réception. Les réserves doivent être suffisamment précises pour être opposables : décrire exactement chaque problème, sa localisation, sa nature et son étendue. Une réserve vague comme « mauvaises finitions » est sans valeur juridique. Un avocat peut vous assister lors de cette étape cruciale pour sécuriser vos droits et rédiger des réserves juridiquement valables.
Le piège de l’expertise trop précoce
L’expertise amiable (non ordonnée par un juge) n’a pas de valeur probante particulière devant les tribunaux : Le rapport aui en résulte est un simple document privé qui peut être contesté. Surtout, selon certaines jurisprudences, la date d’une expertise amiable peut être considérée comme le point de départ du délai de prescription de l’action, notamment si l’expert identifie clairement la cause des désordres et leur ampleur. Vous pourriez ainsi perdre plusieurs mois voire des années de délai de recours sans le savoir, simplement parce que vous avez voulu agir rapidement.
L’expertise judiciaire : plus efficace et plus sûre
L’expertise ordonnée par un juge dans le cadre d’un référé-expertise ou d’une procédure au fond a une valeur probante beaucoup plus forte. L’expert désigné est indépendant et inscrit sur une liste officielle, toutes les parties peuvent être présentes aux opérations d’expertise et présenter leurs observations, chacun peut se faire assister par un avocat et un technicien, et le rapport d’expertise peut être directement utilisé en justice. De plus, la demande de désignation d’expert devant le juge interrompt les délais de prescription, ce qui sécurise vos droits.
L’importance d’une stratégie juridique préalable
Avant toute expertise, plusieurs questions essentielles doivent être analysées : quels sont les délais de prescription applicables à votre situation ? Qui sont tous les responsables potentiels (constructeurs, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, fabricants) ? Quelles assurances peuvent jouer (dommages-ouvrage, décennale, responsabilité civile) ? Quelle est la nature juridique exacte des désordres constatés ? Un simple constat d’huissier permet de figer l’état des désordres à une date donnée sans déclencher de délai de prescription. Un avocat spécialisé en droit de la construction maîtrise ces subtilités techniques et procédurales. Il saura organiser les démarches dans le bon ordre pour protéger tous vos droits et maximiser vos chances d’obtenir réparation.
La garantie de parfait achèvement (1 an)
Pendant l’année qui suit la réception des travaux, le constructeur doit réparer à ses frais tous les désordres que vous lui signalez, qu’ils soient graves ou simplement esthétiques. Cette garantie couvre les défauts mentionnés dans le procès-verbal de réception avec réserves, ainsi que tous ceux que vous découvrez et notifiez par écrit pendant l’année suivant la réception. Les désordres doivent être notifiés par lettre recommandée avec accusé de réception en décrivant précisément leur nature et leur localisation.
La garantie biennale (2 ans)
Elle couvre pendant 2 ans après la réception les équipements dissociables du gros œuvre, c’est-à-dire ceux qui peuvent être enlevés ou remplacés sans détériorer le bâtiment : installations de chauffage, de climatisation, de production d’eau chaude sanitaire, équipements de plomberie et sanitaires, volets roulants, portes et fenêtres, installations électriques. Si votre chaudière tombe en panne 18 mois après la réception ou si vos fenêtres présentent des défauts d’étanchéité, cette garantie s’applique. L’action en responsabilité se prescrit par 2 ans à compter de la découverte du désordre.
La garantie décennale (10 ans)
C’est la protection la plus importante. Elle couvre pendant 10 ans les désordres graves qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou le rendent impropre à sa destination : fissures structurelles importantes, problèmes de fondations avec risque d’effondrement, infiltrations majeures rendant le logement inhabitable, défauts d’étanchéité graves de la toiture ou des terrasses, problèmes affectant la structure (murs porteurs, planchers, charpente). Le délai de 10 ans est un délai préfix (article 1792-4-1 du Code civil) qui court à compter de la réception : il ne peut pas être interrompu ou prolongé. Passé ce délai, plus aucun recours n’est possible, même si le désordre n’était pas encore apparent.
Ces garanties sont automatiques
Elles fonctionnent sans qu’il soit nécessaire de prouver une faute du constructeur : l’existence du désordre suffit. Elles bénéficient également aux propriétaires successifs si vous revendez dans les 10 ans. La complexité de ces mécanismes, la rigueur absolue des délais et les pièges procéduraux justifient l’accompagnement par un avocat spécialisé dès la découverte de désordres.
Quels désordres sont couverts ?
Pour qu’un désordre relève de la garantie décennale, trois conditions doivent être réunies. D’abord, il doit se manifester dans les 10 ans suivant la réception des travaux. Ensuite, il doit soit compromettre la solidité de l’ouvrage (risque d’effondrement, atteinte à la structure porteuse), soit rendre l’ouvrage impropre à sa destination (le logement ne peut plus être habité normalement). Enfin, il doit affecter la structure ou des éléments indissociables du gros œuvre.
Exemples de désordres couverts
Sont concernés par la garantie décennale : les fissures traversantes dans les murs porteurs, poteaux ou poutres, les problèmes de fondations avec tassement différentiel et risque d’effondrement, les défauts d’étanchéité graves de la toiture ou des terrasses rendant le logement inhabitable, les problèmes de structure (charpente, planchers, dalles), les désordres affectant les canalisations encastrées dans les murs ou le sol, les défauts d’isolation thermique majeurs rendant le logement impropre à l’habitation, et les non-conformités graves aux normes de sécurité compromettant la stabilité.
Ce qui n’est pas couvert
Sont exclus de la garantie décennale : les défauts purement esthétiques (peinture écaillée, carrelage mal posé), les équipements dissociables couverts par la garantie biennale (chauffage, plomberie), les désordres dus à un défaut d’entretien ou à un usage anormal du bien, l’usure normale liée au temps et à l’usage, et les dommages résultant d’un cas de force majeure (catastrophe naturelle).
Tous les constructeurs sont responsables
Sont tenus à garantie décennale : l’architecte, le maître d’œuvre, tous les entrepreneurs ayant participé aux travaux de gros œuvre, le promoteur-constructeur en cas de VEFA, le bureau d’études techniques, et le fabricant de systèmes constructifs. Ils sont responsables solidairement, ce qui signifie que vous pouvez vous retourner contre n’importe lequel d’entre eux pour obtenir la réparation totale. Chaque constructeur doit obligatoirement être couvert par une assurance responsabilité civile décennale. L’analyse précise de la nature des désordres, leur rattachement ou non à la garantie décennale, et l’identification des responsables nécessitent une expertise juridique pointue que seul un avocat spécialisé peut apporter.
Les sanctions encourues par le constructeur
Le défaut d’assurance décennale est puni de 6 mois d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende selon l’article L. 243-3 du Code des assurances. Il s’agit d’un délit instantané, consommé dès l’ouverture du chantier sans assurance. Une plainte pénale peut être déposée auprès du procureur de la République. Attention, ce délit se prescrit par un délai de 3 ans à compter de la découverte des faits. Ces sanctions pénales n’empêchent pas d’agir au civil pour obtenir réparation.
La responsabilité contractuelle de la société
Vous pouvez saisir le tribunal judiciaire pour engager la responsabilité contractuelle de la société de construction. Celle-ci sera condamnée à reprendre les désordres de nature décennale et à vous indemniser. La société doit également réparer le préjudice lié à l’absence d’assurance elle-même, même si aucun désordre n’est encore apparu. La jurisprudence reconnaît en effet depuis 2016 que l’absence d’assurance décennale cause un préjudice certain au maître d’ouvrage (perte de chance d’obtenir réparation, insécurité).
La responsabilité personnelle du dirigeant : une protection renforcée
C’est là une avancée majeure de la jurisprudence. En principe, le dirigeant d’une société est protégé par la personnalité morale de celle-ci. Mais depuis 2016, les tribunaux retiennent de manière unanime que le défaut d’assurance décennale constitue une faute détachable des fonctions de dirigeant. Cette faute intentionnelle d’une particulière gravité engage la responsabilité personnelle du dirigeant. Concrètement, cela signifie que le dirigeant pourra être condamné à réparer les préjudices sur ses deniers personnels, même si l’entreprise a fait faillite. Cette solution offre une protection importante en évitant que la disparition de la société n’empêche toute indemnisation.
Comment vérifier avant de signer ?
Exigez toujours une copie de l’attestation d’assurance décennale avant de signer tout contrat ou de verser un acompte. Cette attestation doit être valide, couvrir l’activité concernée et mentionner la zone géographique d’intervention. Si vous découvrez l’absence d’assurance en cours de chantier, vous pouvez même demander la résolution judiciaire du contrat pour inexécution grave. Un avocat spécialisé mettra rapidement en place toutes les actions nécessaires : mise en demeure, dépôt de plainte pénale, action en responsabilité civile contre la société et son dirigeant.
Comment ça fonctionne ?
Si vous subissez un désordre relevant de la garantie décennale, vous le déclarez à votre assureur DO. Celui-ci dispose de 60 jours maximum pour accepter ou refuser sa garantie après avoir fait procéder à une expertise. S’il accepte, il doit vous faire une offre d’indemnité dans les 90 jours suivant la déclaration du sinistre. Si vous acceptez cette offre, l’indemnité est versée sous 15 jours. L’assureur se retourne ensuite contre les constructeurs responsables et leurs assurances décennales pour récupérer les sommes versées. Vous n’avez donc pas à attendre l’issue d’une procédure judiciaire qui peut durer plusieurs années.
Qui doit la souscrire ?
Doivent obligatoirement souscrire une assurance DO : les particuliers qui font construire leur maison, les promoteurs immobiliers qui vendent en VEFA, les copropriétés qui réalisent des travaux importants affectant le gros œuvre, et plus généralement tout maître d’ouvrage réalisant une construction neuve, une extension, une surélévation ou des travaux de rénovation lourde touchant à la structure.
Pourquoi est-elle essentielle ?
Les avantages sont multiples. Elle garantit une indemnisation rapide (90 jours contre plusieurs années de procédure judiciaire). Elle vous protège contre l’insolvabilité ou la disparition des constructeurs : même si le constructeur fait faillite ou disparaît, vous êtes indemnisé. Elle couvre les désordres relevant de la garantie décennale dès leur apparition. Elle se transmet automatiquement aux acquéreurs successifs pendant les 10 ans, ce qui facilite considérablement la revente du bien. Ne pas souscrire d’assurance dommages-ouvrage alors qu’elle est obligatoire expose à une amende pouvant atteindre 75 000 euros. Cela complique aussi la revente du bien car l’acquéreur n’aura aucune protection. En cas de désordres sans assurance DO, vous devrez engager de longues et coûteuses procédures judiciaires contre les constructeurs, sans garantie d’être indemnisé rapidement, ni même d’être indemnisé tout court si les entreprises ont disparu. L’assurance DO représente certes un coût (généralement entre 2% et 4% du montant des travaux), mais c’est une sécurité indispensable qui protège votre patrimoine.
Les avantages du CCMI
Les règles du CCMI sont d’ordre public, c’est à dire qu’il s’agit d’un contrat-type avec des clauses obligatoires auxquelles il ne peut être dérogé. Le contrat doit obligatoirement comporter de nombreuses mentions : désignation précise du terrain, caractéristiques détaillées de la construction, prix global et définitif, modalités de paiement échelonné, délai d’exécution avec date de livraison, et références de toutes les assurances (décennale du constructeur, dommages-ouvrage, garantie de livraison).
Un seul interlocuteur pour tout le projet
Le CCMI simplifie considérablement votre vie : vous avez un seul interlocuteur pour l’ensemble du projet, du début à la fin. Même si le constructeur recourt à des sous-traitants pour certains travaux, il reste le seul responsable à votre égard de la bonne exécution de l’ensemble. Vous n’avez pas à gérer plusieurs entreprises ni à coordonner les différents corps de métier.
Un prix global et définitif
Le prix fixé au contrat est forfaitaire et définitif. Il ne peut pas être modifié, sauf exceptions strictement prévues par la loi (révisions légales très limitées dont les modalités doivent être précisément indiquées). Vous êtes ainsi protégé contre les dépassements de budget imprévus qui peuvent survenir dans les contrats classiques. Le paiement s’effectue selon un échéancier légal lié à l’avancement réel des travaux : vous ne payez que ce qui est effectivement réalisé, et jamais par anticipation.
Des délais contractuels engageants
Le CCMI doit obligatoirement mentionner une date de livraison. Cette date engage le constructeur sous peine de pénalités de retard minimales de 1/3000ème du prix par jour de retard. Dans un contrat classique, il est souvent difficile d’obtenir un engagement ferme sur les délais. Le CCMI impose également un droit de rétractation de 10 jours après la signature, pendant lequel aucune somme ne peut être réclamée. Un avocat peut vous accompagner lors de la signature du CCMI pour vérifier que toutes les mentions obligatoires sont présentes et que vos intérêts sont bien protégés.
La garantie de livraison à prix et délais convenus
C’est la protection la plus importante et la plus innovante du CCMI. Cette garantie obligatoire assure que votre maison sera achevée aux conditions prévues au contrat, même si le constructeur fait défaillance (faillite, disparition, abandon du chantier). Elle est adossée à une caution bancaire ou une garantie financière fournie par un organisme agréé (banque, compagnie d’assurance). Si le constructeur ne peut pas terminer les travaux ou ne respecte pas ses engagements, le garant doit prendre le relais : il désigne un autre professionnel pour achever la construction ou vous rembourse les sommes versées si l’achèvement est impossible. Cette garantie couvre la période allant de l’ouverture du chantier jusqu’à la réception des travaux.
La garantie de remboursement
Si le constructeur souhaite percevoir des fonds avant la date d’ouverture du chantier (acompte, dépôt de garantie), il doit obligatoirement souscrire une garantie de remboursement. Cette garantie vous protège si le chantier n’est finalement pas ouvert : vous récupérez l’intégralité des sommes versées. Elle vous protège également en cas de dépassement du prix de plus de 5% par rapport au prix convenu, ou si votre prêt immobilier n’est pas obtenu.
L’échelonnement des sécurisé des paiements
Le paiement du prix s’effectue selon un calendrier légal strict lié à l’avancement réel des travaux, établi par le Code de la construction et de l’habitation : 15% à l’ouverture du chantier, 25% à l’achèvement des fondations, 40% à l’achèvement des murs, 60% à la mise hors d’eau, 75% à l’achèvement des cloisons et plâtreries, 95% à l’achèvement des travaux. Les 5% restants ne sont payables qu’à la livraison effective de la maison. Vous ne payez donc jamais par anticipation, mais toujours en fonction de ce qui est réellement réalisé. Cette protection est capitale pour éviter les abus.
Les pénalités de retard obligatoires
Le CCMI prévoit des pénalités minimales automatiques de 1/3000ème du prix d’acquisition par jour de retard à compter de la date de livraison prévue au contrat. Ces pénalités sont dues de plein droit, sans que vous ayez besoin de prouver un préjudice. Rien n’empêche de prévoir au contrat des pénalités plus élevées. De plus, si vous subissez un préjudice distinct du simple retard (double loyer, frais d’hébergement temporaire, préjudice moral), vous pouvez obtenir des dommages-intérêts complémentaires. Ces garanties font du CCMI un contrat particulièrement sécurisé, mais leur mise en œuvre peut nécessiter l’accompagnement d’un avocat spécialisé, notamment en cas de défaillance du constructeur ou de litige sur l’exécution.
Les pénalités légales minimales
Le Code de la construction et de l’habitation impose une pénalité minimale de 1/3000ème du prix d’acquisition par jour de retard. Cette pénalité est due automatiquement dès que la date de livraison prévue au contrat est dépassée, sans que vous ayez besoin de prouver un préjudice ou de mettre en demeure le constructeur. Pour une maison à 300 000 euros avec 90 jours de retard, les pénalités s’élèvent à 9 000 euros minimum. Ces pénalités courent jusqu’à la livraison effective de l’ouvrage.
Les causes exonératoires pour le constructeur
Le constructeur peut être dispensé du paiement des pénalités dans deux cas principalement : les intempéries dûment constatées qui rendent matériellement impossible la poursuite des travaux, et la force majeure (événement imprévisible, irrésistible et extérieur). Dans ces situations, le délai contractuel peut être prolongé du nombre de jours d’impossibilité avéré. Attention, de simples difficultés d’approvisionnement ou un manque de main-d’œuvre ne constituent généralement pas des cas de force majeure.
L’intérêt d’une clause de pénalités renforcées
Le montant légal de 1/3000ème est un minimum. Il est fortement recommandé d’insérer dans le contrat une clause prévoyant des pénalités supérieures, par exemple 1/1000ème par jour de retard. Sans clause spécifique prévoyant des pénalités plus élevées, l’indemnisation de vos préjudices réels (double loyer, frais d’hébergement, préjudice moral) sera plus difficile à obtenir.
Le préjudice distinct : une indemnisation complémentaire possible
La jurisprudence, notamment un arrêt de la Cour de cassation du 5 janvier 2022 (n°20-21.208), reconnaît désormais la possibilité de cumuler les pénalités de retard avec des dommages-intérêts complémentaires pour préjudice distinct. Les préjudices indemnisables peuvent être : le préjudice de jouissance (privation de la maison alors que vous en êtes propriétaire), les frais de double loyer, les frais de garde-meuble et de déménagement successifs, les frais bancaires supplémentaires liés au décalage du prêt, le préjudice moral. Il vous revient toutefois d’établir ces préjudices de manière détaillée et chiffrée, en les justifiant par des pièces (baux, quittances, attestations).
Les autres recours en cas de retard important
En cas de retard significatif, vous pouvez demander en justice la suspension de votre prêt immobilier jusqu’à la livraison effective. Le juge peut ordonner l’arrêt temporaire des remboursements pour éviter que vous payiez un crédit pour un bien que vous ne pouvez pas occuper. Si le retard est considérable et constitue une inexécution grave du contrat, vous pouvez même demander la résolution judiciaire de la vente aux torts du constructeur, avec restitution de toutes les sommes versées et dommages-intérêts. La gestion d’un retard de livraison nécessite souvent l’accompagnement d’un avocat pour faire valoir tous vos droits et obtenir une indemnisation à la hauteur du préjudice réellement subi.
Les manquements les plus fréquents du syndic
Un syndic peut être défaillant de différentes manières. Parmi les situations les plus courantes : le refus ou le retard dans la communication des documents obligatoires (comptes, justificatifs de charges, procès-verbaux d’AG, contrats d’entretien), la non-convocation aux assemblées générales ou des convocations irrégulières ne respectant pas les délais légaux, la non-réalisation ou le retard dans l’exécution des travaux pourtant votés en AG, des appels de charges injustifiés ou disproportionnés, l’absence de mise en concurrence pour les contrats d’entretien et de maintenance, une gestion financière opaque sans justificatifs suffisants, ou encore des honoraires excessifs par rapport aux prestations réellement fournies.
Les recours judiciaires possibles
Plusieurs voies judiciaires existent selon l’urgence et la gravité de la situation. Le référé devant le tribunal judiciaire permet d’obtenir rapidement des mesures provisoires : communication forcée de documents, exécution d’une décision d’AG, nomination d’un administrateur provisoire. Le tribunal judiciaire au fond peut prononcer la révocation judiciaire du syndic en cas de faute grave ou de manquement répété à ses obligations. L’assemblée générale des copropriétaires peut également voter la révocation du syndic à la majorité absolue (article 25 de la loi du 10 juillet 1965).
La responsabilité civile professionnelle du syndic
Le syndic engage sa responsabilité civile professionnelle en cas de faute prouvée dans sa gestion. Il peut être condamné à indemniser les préjudices causés à la copropriété (perte financière, dévalorisation de l’immeuble) ou aux copropriétaires individuellement (préjudice personnel distinct). Pour engager cette responsabilité, il faut démontrer une faute (manquement à une obligation légale ou contractuelle), un préjudice, et un lien de causalité entre les deux.
L’action collective est souvent plus efficace
Plusieurs copropriétaires mécontents peuvent se regrouper pour engager une action collective contre le syndic. Cette démarche présente plusieurs avantages : elle renforce le poids de la contestation, permet de partager les frais d’avocat et de procédure, et augmente les chances d’obtenir satisfaction. Le tribunal est généralement plus attentif lorsque plusieurs copropriétaires se plaignent des mêmes manquements. La contestation d’un syndic défaillant nécessite une bonne connaissance du droit de la copropriété, de la loi du 10 juillet 1965 et de ses décrets d’application. Un avocat spécialisé saura identifier précisément les manquements, constituer un dossier solide avec les preuves nécessaires, et choisir la procédure la plus adaptée à votre situation.
Un délai impératif de 2 mois
Selon l’article 42 de la loi du 10 juillet 1965, vous disposez de seulement 2 mois à compter de la notification du procès-verbal d’assemblée générale pour contester une décision. Passé ce délai, la décision devient définitive et ne peut plus être remise en cause, même si elle était irrégulière. La notification du procès-verbal doit être faite par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre récépissé. C’est la date de réception qui fait courir le délai. Il est donc essentiel d’agir très rapidement dès réception du procès-verbal si vous envisagez une contestation.
Les motifs de contestation classiques
Une décision d’assemblée générale peut être contestée pour plusieurs raisons juridiques. Les irrégularités de forme : convocation irrégulière (délais non respectés, absence de l’ordre du jour complet), défaut de communication des documents obligatoires avant l’AG, défaut de quorum pour les décisions le nécessitant. Les vices de majorité : majorité requise non atteinte, erreur dans le décompte des voix ou des tantièmes, votes de personnes non habilitées. L’abus de majorité : décision prise dans l’intérêt particulier de certains copropriétaires au détriment de l’intérêt collectif. La violation de droits : atteinte aux droits d’un copropriétaire, violation du règlement de copropriété ou de la loi.
L’abus de majorité pour des travaux
Des travaux peuvent être considérés comme abusifs dans plusieurs cas : s’ils ne sont pas nécessaires à la conservation de l’immeuble et n’apportent aucun bénéfice à la copropriété, s’ils bénéficient de manière disproportionnée à certains copropriétaires seulement (par exemple des travaux d’aménagement profitant exclusivement aux lots du rez-de-chaussée), s’ils entraînent des charges excessives sans justification sérieuse, ou s’ils portent atteinte à la destination de l’immeuble. Le juge apprécie souverainement le caractère abusif au cas par cas en tenant compte de toutes les circonstances.
Les conséquences de la contestation
L’action en contestation suspend en principe l’exécution de la décision contestée, mais le juge peut autoriser une exécution provisoire si l’intérêt de la copropriété le justifie (travaux urgents de sécurité par exemple). Si le tribunal annule la décision, celle-ci est réputée n’avoir jamais existé : les sommes versées doivent être restituées, les travaux réalisés peuvent être remis en état. Si la décision a déjà été exécutée avant l’annulation, le syndic peut voir sa responsabilité engagée s’il n’avait pas sollicité l’exécution provisoire. La contestation d’une décision d’AG nécessite une analyse juridique précise des conditions de vote, des majorités requises et des motifs d’annulation. Un avocat spécialisé évalue rapidement vos chances de succès et engage l’action dans les délais impératifs pour préserver vos droits.
La procédure de recouvrement amiable puis judiciaire
La démarche commence généralement par des relances amiables : appels téléphoniques, courriers simples rappelant les échéances. Si le copropriétaire ne régularise pas sa situation, le syndic doit adresser une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette mise en demeure est une étape obligatoire qui déclenche les pénalités de retard. Si le copropriétaire ne paie toujours pas dans les 30 jours, le syndic peut saisir le tribunal judiciaire au nom du syndicat des copropriétaires pour obtenir une condamnation au paiement.
Les pénalités et intérêts de retard
La loi du 10 juillet 1965 prévoit des pénalités automatiques de 10% des sommes dues en cas de non-paiement dans les 30 jours suivant la mise en demeure formelle. Ces pénalités s’ajoutent au montant des charges impayées et constituent un moyen de pression efficace. Des intérêts au taux légal courent également à compter de la mise en demeure. Les frais de procédure (frais d’huissier, honoraires d’avocat) sont mis à la charge du copropriétaire défaillant sur décision du juge.
Les mesures d’exécution forcée
Une fois la décision de justice obtenue, le syndic peut mettre en œuvre différentes mesures d’exécution forcée par l’intermédiaire d’un commissaire de justice (huissier) : saisie sur salaire du copropriétaire débiteur, saisie bancaire sur ses comptes, saisie-vente de ses biens meubles, ou en dernier recours saisie immobilière du lot. Le syndicat des copropriétaires dispose d’un privilège immobilier spécial sur le lot du copropriétaire débiteur : en cas de vente du lot (volontaire ou forcée), le syndicat est payé en priorité avant les autres créanciers.
L’exclusion du copropriétaire : une mesure exceptionnelle
Dans les cas les plus graves, l’article 42 de la loi du 10 juillet 1965 permet à l’assemblée générale de voter l’exclusion du copropriétaire et la vente forcée de son lot. Cette mesure reste très exceptionnelle et soumise à des conditions strictes : elle nécessite une majorité renforcée en AG, elle doit être justifiée par un comportement gravement fautif (impayés chroniques, troubles de jouissance répétés), et elle ne peut être mise en œuvre qu’après autorisation du tribunal judiciaire. Le juge vérifie la gravité des faits et la proportionnalité de la mesure.
L’importance d’agir rapidement
Plus le syndic agit rapidement, plus les chances de recouvrement sont importantes. Laisser s’accumuler les impayés pendant des années rend le recouvrement plus difficile et fait peser un poids financier croissant sur les autres copropriétaires qui doivent compenser. Un avocat spécialisé en droit de la copropriété accompagne le syndic dans ces procédures de recouvrement, de la mise en demeure jusqu’aux mesures d’exécution forcée, pour maximiser les chances de récupérer les sommes dues.
Les travaux libres dans les parties privatives
Vous pouvez librement réaliser des travaux dans vos parties privatives tant qu’ils respectent plusieurs conditions cumulatives : ils n’affectent pas les parties communes, ils ne modifient pas l’aspect extérieur de l’immeuble, ils ne portent pas atteinte aux droits d’un autre copropriétaire, et ils ne compromettent pas la solidité ou la sécurité de l’immeuble. Par exemple, vous pouvez repeindre vos murs, changer votre revêtement de sol (sous réserve des règles acoustiques), rénover votre cuisine ou votre salle de bain, abattre une cloison non porteuse, installer une nouvelle décoration intérieure.
Les travaux nécessitant une autorisation de l’AG
Vous devez obligatoirement obtenir l’autorisation de l’assemblée générale pour plusieurs catégories de travaux. Les travaux affectant les parties communes, même réalisés depuis votre lot : déplacement ou suppression d’un mur porteur, modification de canalisations ou de gaines techniques communes, travaux touchant aux planchers ou à la structure. Les travaux modifiant l’aspect extérieur de l’immeuble : changement de fenêtres ou de portes donnant sur l’extérieur (même si elles sont dans votre lot), pose de volets, de stores, de climatisation visible, modification de la façade, installation d’une antenne parabolique. Les travaux portant atteinte aux droits des autres copropriétaires : création d’ouvertures sur des parties communes, travaux générant des nuisances importantes.
Le règlement de copropriété peut être plus restrictif
Votre règlement de copropriété peut prévoir des restrictions supplémentaires au-delà des exigences légales. Par exemple, certains règlements interdisent les parquets flottants ou autres revêtements de sol durs pour éviter les nuisances sonores pour les voisins du dessous. D’autres imposent des normes précises pour les menuiseries extérieures (couleurs, matériaux) afin de préserver l’harmonie architecturale de l’immeuble. Il est donc indispensable de consulter attentivement votre règlement de copropriété avant d’entreprendre des travaux, même ceux qui vous semblent anodins.
Les risques en cas de travaux non autorisés
Réaliser des travaux sans l’autorisation requise expose à des sanctions importantes et variées. Le syndicat des copropriétaires peut saisir le tribunal judiciaire pour demander la remise en état à vos frais (démolition, reconstruction conforme), obtenir des dommages-intérêts pour le préjudice causé à la copropriété, et faire annuler les travaux irréguliers. Vous devrez également supporter l’intégralité des frais de procédure. Dans certains cas graves, votre responsabilité pénale peut même être engagée si les travaux ont compromis la sécurité de l’immeuble.
La procédure pour obtenir une autorisation
Si vos travaux nécessitent une autorisation, vous devez faire inscrire une demande à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale en contactant le syndic suffisamment à l’avance. Fournissez un descriptif précis des travaux, des plans si nécessaire, et éventuellement l’avis d’un architecte ou d’un bureau d’études. La décision sera soumise au vote des copropriétaires. Avant d’entreprendre des travaux importants, il est recommandé de consulter le syndic et, si nécessaire, un avocat spécialisé pour sécuriser votre projet et éviter tout contentieux.
La date de livraison contractuelle engage le promoteur
Le contrat de VEFA, régi par les articles 1601-1 et suivants du Code civil et la loi du 3 janvier 1967, doit obligatoirement mentionner une date prévisionnelle de livraison ou un délai maximum d’achèvement. Cette date engage le promoteur. Si elle n’est pas respectée, vous êtes en droit d’agir pour faire valoir vos droits. Attention, de nombreux contrats prévoient un délai de grâce (généralement 30 à 60 jours) pendant lequel aucune pénalité n’est due.
La suspension du prêt immobilier
En cas de retard important, vous pouvez demander en justice la suspension de votre prêt immobilier jusqu’à la livraison effective du logement. Le juge peut ordonner l’arrêt temporaire des remboursements (capital et intérêts) pendant toute la durée du retard. Cette mesure vous évite de payer pour un bien que vous ne pouvez pas encore occuper et qui ne vous procure aucun revenu locatif. La suspension s’impose à la banque qui ne peut ni réclamer les échéances ni vous inscrire au fichier des incidents de paiement. Les intérêts intercalaires sont à la charge du promoteur défaillant.
Les pénalités de retard
Si le contrat prévoit une clause de pénalités de retard, celles-ci sont dues automatiquement dès le dépassement du délai (après la période de grâce éventuelle). Le montant varie selon les contrats, souvent entre 1/3000ème et 1/1000ème du prix par jour de retard. Ces pénalités sont dues de plein droit sans que vous ayez à prouver un préjudice. Sans clause spécifique, vous devrez prouver vos préjudices réels (double loyer, frais d’hébergement, préjudice moral) pour obtenir une indemnisation, ce qui est plus difficile et incertain.
L’annulation de la vente en cas de retard excessif
Si le retard est considérable et constitue une inexécution grave du contrat, vous pouvez demander l’annulation pure et simple de la vente aux torts du promoteur. Il s’agit d’une mesure radicale réservée aux retards vraiment importants (généralement plusieurs années). En cas d’annulation prononcée par le tribunal, vous obtenez la restitution de toutes les sommes versées (dépôt de garantie, appels de fonds) majorées des intérêts, ainsi que des dommages-intérêts pour compenser votre préjudice (frais financiers, préjudice de jouissance, préjudice moral).
Que faire si vous souhaitez conserver le bien malgré le retard ?
Si vous souhaitez maintenir l’acquisition tout en obtenant réparation, vous pouvez engager une action en exécution forcée du contrat assortie d’une demande de dommages-intérêts complémentaires. Vous réclamez alors les pénalités contractuelles, la réparation de vos préjudices distincts (double loyer payé pendant le retard, frais de garde-meuble, préjudice moral), et l’exécution du contrat dans un délai imparti par le juge. La gestion d’un retard de livraison en VEFA nécessite une connaissance précise de vos droits contractuels et des procédures applicables. Un avocat spécialisé évalue votre situation, quantifie vos préjudices, et met en œuvre les recours les plus efficaces : négociation amiable renforcée, référé pour mesures urgentes, ou action au fond pour obtenir indemnisation ou annulation.
Le droit de rétractation de 10 jours
Tout acquéreur en VEFA dispose d’un délai de rétractation de 10 jours à compter de la notification ou de la remise en main propre du contrat préliminaire de réservation ou du contrat de vente. Pendant ce délai, vous pouvez vous rétracter sans avoir à vous justifier ni à donner de motif. Vous serez alors intégralement remboursé de toutes les sommes versées. Point crucial : aucune somme, aucun acompte, aucun dépôt de garantie ne peut légalement être versé pendant ce délai de rétractation de 10 jours. Toute clause contraire est réputée non écrite.
Les cas de restitution du dépôt de garantie
Après le délai de rétractation, vous pouvez obtenir la restitution automatique de votre dépôt de garantie et vous dégager du contrat dans plusieurs situations précises. Si la vente n’est pas régularisée chez le notaire dans les délais prévus pour une raison imputable au vendeur. Si le prix de vente définitif dépasse de plus de 5% le prix prévisionnel annoncé dans le contrat de réservation. Si votre prêt immobilier n’est pas obtenu ou est accordé pour un montant inférieur de plus de 10% au montant prévu au contrat, à condition d’avoir fait les démarches dans les délais. Si la surface réelle du bien livré est inférieure de plus de 5% à la surface prévue au contrat. Si un équipement collectif essentiel annoncé ne sera finalement pas réalisé (piscine, parking, espaces verts).
L’annulation pour inexécution grave
En dehors de ces cas automatiques, l’annulation de la VEFA nécessite un motif légitime et doit être demandée au tribunal judiciaire. Les motifs possibles sont : vice du consentement si vous avez été induit en erreur sur les caractéristiques essentielles du bien (dol, erreur substantielle), inexécution grave du contrat par le promoteur (abandon du chantier, modifications importantes non autorisées), retard de livraison considérable constituant une inexécution suffisamment grave (généralement plusieurs années de retard), ou défauts de conformité majeurs rendant le bien impropre à sa destination.
Les conséquences de l’annulation
Si l’annulation est prononcée par le tribunal aux torts du promoteur, vous obtenez la restitution intégrale de toutes les sommes versées : dépôt de garantie initial (généralement 5% puis 2% du prix), tous les appels de fonds successifs versés pendant le chantier, le tout majoré des intérêts au taux légal. Vous pouvez également obtenir des dommages-intérêts complémentaires pour compenser vos préjudices : frais financiers supportés (intérêts intercalaires du prêt), préjudice de jouissance si vous avez dû continuer à louer ou payer un hébergement, préjudice moral lié au stress et aux désagréments, perte d’un avantage fiscal comme le dispositif Pinel si le délai d’achèvement de 30 mois n’a pas été respecté.
Les limites et les risques
Attention, si vous demandez l’annulation sans motif légitime ou si le tribunal estime que l’inexécution n’est pas suffisamment grave, vous risquez de perdre votre dépôt de garantie et de devoir indemniser le promoteur pour rupture abusive du contrat. L’évaluation de vos possibilités d’annulation, l’analyse de votre contrat et la mise en œuvre de la procédure nécessitent l’accompagnement d’un avocat spécialisé en droit immobilier qui analysera votre situation particulière et déterminera la meilleure stratégie.
La garantie d’achèvement obligatoire : votre principale protection
Dès que vous avez connaissance de la défaillance du promoteur (dépôt de bilan, liquidation, cessation des travaux), vous devez immédiatement notifier cette défaillance au garant par lettre recommandée avec accusé de réception. Joignez tous les justificatifs : copie du contrat de vente, preuves des sommes versées (appels de fonds, relevés bancaires), constat de l’état d’avancement des travaux, jugement de liquidation judiciaire si disponible. Le garant doit alors se substituer au promoteur défaillant pour terminer les travaux. Il désigne un nouveau constructeur qui achèvera l’immeuble, ou si l’achèvement est techniquement ou économiquement impossible, il vous rembourse les sommes versées.
Comment mettre en œuvre la garantie d’achèvement ?
En cas de faillite du promoteur, le garant doit se substituer à lui pour terminer les travaux ou, si cela n’est pas possible, rembourser les sommes que vous avez versées. Vous devez immédiatement notifier la défaillance du promoteur au garant en lui fournissant les justificatifs des sommes versées (contrat, appels de fonds, preuves de paiement).
Vous êtes créancier dans la procédure collective
En tant qu’acquéreur, vous êtes créancier dans la procédure collective du promoteur (redressement ou liquidation judiciaire). Vous devez impérativement déclarer votre créance auprès du mandataire judiciaire désigné par le tribunal de commerce. Cette déclaration doit être faite dans les délais imposés par la procédure (généralement 2 mois à compter de la publication du jugement au BODACC). Votre créance correspond aux sommes versées si l’immeuble n’est pas achevé, à la différence entre la valeur réelle du bien inachevé et les sommes versées, et aux préjudices subis (frais financiers, préjudice moral).
L’assurance dommages-ouvrage reste valable
Si le promoteur a souscrit une assurance dommages-ouvrage pour votre compte (ce qui est obligatoire), cette assurance continue de vous couvrir une fois l’immeuble achevé. Elle vous protège contre les désordres relevant de la garantie décennale pendant 10 ans après la réception. Cette assurance est attachée au bien immobilier et se transmet automatiquement en cas de revente.
Quels sont vos recours si le garant ne réagit pas ?
Si le garant tarde à réagir ou refuse d’intervenir, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire en référé pour obtenir rapidement des mesures : mise en demeure du garant, désignation d’un expert pour évaluer le coût d’achèvement, avance sur indemnité. Vous pouvez également engager la responsabilité contractuelle du garant pour défaut d’exécution de ses obligations. Dans les cas les plus graves, une action collective de tous les acquéreurs contre le garant peut s’avérer nécessaire et plus efficace.
Agir rapidement est crucial
La gestion d’une faillite de promoteur est complexe et nécessite une réactivité immédiate. Les délais sont courts pour déclarer sa créance et mettre en œuvre la garantie. Un avocat spécialisé vous accompagne pour : notifier immédiatement le garant, déclarer votre créance dans les délais, suivre l’avancement de la procédure collective, et si nécessaire engager une action contre le garant ou organiser une action collective avec les autres acquéreurs. L’objectif est de protéger au mieux vos intérêts dans cette situation difficile et d’obtenir soit l’achèvement de votre bien, soit le remboursement intégral de vos versements.
Un délai de contestation de 2 mois seulement
Le permis de construire doit être affiché sur le terrain de manière visible depuis la voie publique pendant toute la durée des travaux. Le panneau doit mentionner les caractéristiques essentielles du projet et les voies de recours. À compter du premier jour d’affichage du permis sur le terrain, vous disposez de 2 mois pour contester le permis. Passé ce délai, le recours devient irrecevable et le permis est définitif. Il est donc essentiel d’agir très rapidement dès que vous avez connaissance du permis. Prenez une photo du panneau d’affichage avec la date pour prouver le point de départ du délai.
Les conditions pour pouvoir contester un permis de construire
Vous ne pouvez pas contester n’importe quel permis. Pour que votre recours soit recevable, vous devez justifier d’un intérêt à agir : être riverain immédiat ou proche du terrain concerné, et subir un préjudice direct, certain et personnel du fait de la construction projetée. Ce préjudice peut être : une atteinte à votre vue, à votre ensoleillement ou à votre intimité, une dévalorisation significative de votre bien immobilier, des nuisances sonores, olfactives ou visuelles prévisibles, ou une atteinte à la sécurité. Une simple gêne subjective ou des considérations d’ordre général ne suffisent pas.
Les motifs de contestation d’un permis de construire
Un permis de construire peut être contesté pour différents motifs d’illégalité. Violation des règles d’urbanisme du PLU (Plan Local d’Urbanisme) : dépassement du coefficient d’occupation des sols, hauteur excessive, non-respect des règles d’implantation ou de prospect. Non-respect des règles de constructibilité : construction en zone non constructible, distances réglementaires par rapport aux limites de propriété non respectées, emprise au sol trop importante. Vice de procédure dans l’instruction du dossier : consultation obligatoire non effectuée (Architecte des Bâtiments de France en zone protégée), enquête publique irrégulière. Erreur manifeste d’appréciation de l’autorité administrative. Insuffisance de l’étude d’impact alors qu’elle était obligatoire.
Les deux types de procédures possibles
Le recours gracieux est adressé directement au maire ou au préfet qui a délivré le permis. Vous exposez par écrit les motifs d’illégalité et demandez le retrait du permis. Ce recours suspend les travaux si le pétitionnaire en est informé. L’autorité dispose de 2 mois pour répondre. Le silence gardé pendant 2 mois vaut décision de rejet. Le recours contentieux consiste à saisir le tribunal administratif pour demander l’annulation du permis. Vous devez démontrer l’illégalité du permis au regard des règles d’urbanisme. Si le tribunal annule le permis, la construction doit être mise en conformité ou démolie aux frais du pétitionnaire.
La suspension des travaux : une procédure d’urgence
Le simple dépôt d’un recours ne suspend pas automatiquement les travaux. Pour obtenir une suspension, vous devez déposer un référé-suspension devant le tribunal administratif en démontrant : l’urgence à suspendre les travaux, et un moyen sérieux d’annulation du permis (illégalité manifeste). Le juge des référés peut alors ordonner la suspension des travaux dans l’attente du jugement qui tranchera le fond du litige de manière définitive. Le contentieux de l’urbanisme relève du droit administratif et nécessite une expertise juridique spécifique très différente du droit civil. Un avocat spécialisé en droit de l’urbanisme évalue rapidement vos chances de succès, vérifie l’intérêt à agir, identifie les moyens d’annulation les plus solides, et engage les recours dans les délais impératifs pour préserver vos droits.
Le refus doit être motivé
L’autorité qui refuse le permis (maire ou préfet) doit obligatoirement motiver sa décision de manière précise et vous la notifier par lettre recommandée avec accusé de réception. Les motifs de refus peuvent être variés : non-conformité du projet au Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou au Règlement National d’Urbanisme (RNU), insuffisance ou incohérence du dossier de demande, atteinte à un site classé ou protégé, avis conforme défavorable de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) en zone de protection du patrimoine, projet portant atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique, ou non-respect des règles de construction (implantation, hauteur, aspect extérieur).
Le recours gracieux : demander un réexamen
C’est la première démarche à tenter, souvent la plus rapide. Vous pouvez demander à l’autorité qui a refusé le permis de réexaminer votre dossier. Ce recours gracieux doit être formé dans les 2 mois suivant la notification du refus. Dans votre courrier, vous pouvez apporter des compléments à votre dossier, modifier votre projet pour tenir compte des motifs de refus, ou contester l’interprétation des règles d’urbanisme par l’administration. L’autorité dispose de 2 mois pour répondre. Son silence au terme de ce délai vaut nouveau rejet implicite. Le dépôt d’un recours gracieux prolonge le délai de recours contentieux de 2 mois.
Le recours contentieux devant le tribunal administratif
Vous pouvez saisir le tribunal administratif dans les 2 mois suivant : la notification du refus initial, ou le rejet explicite ou implicite de votre recours gracieux. Vous devez démontrer que le refus est illégal en invoquant un ou plusieurs moyens : erreur de droit dans l’application des règles d’urbanisme (mauvaise interprétation du PLU), erreur manifeste d’appréciation des faits par l’administration, détournement de pouvoir (refus motivé par des considérations étrangères à l’urbanisme), vice de procédure dans l’instruction de la demande. Si le tribunal administratif annule le refus pour illégalité, l’autorité devra réexaminer votre demande de permis. L’annulation ne vous accorde pas automatiquement le permis, mais oblige l’administration à statuer à nouveau sur votre demande sans commettre la même erreur.
Déposer une nouvelle demande modifiée
Parallèlement aux recours, vous pouvez déposer une nouvelle demande de permis en tenant compte des motifs de refus et en adaptant votre projet. Cette solution est souvent plus rapide qu’un contentieux administratif qui peut durer 1 à 3 ans. Par exemple, si le refus est motivé par un dépassement de hauteur ou d’emprise au sol, modifiez votre projet pour le rendre conforme. Si le refus porte sur l’aspect extérieur, revoyez les matériaux ou les couleurs. Un architecte peut vous aider à adapter votre projet pour lever les motifs de refus.
Les cas particuliers de refus sur avis ABF
En zone de protection du patrimoine, l’avis défavorable de l’Architecte des Bâtiments de France est contraignant. Le maire ne peut délivrer le permis sans l’accord de l’ABF. Dans ce cas spécifique, vous pouvez saisir le préfet de région qui peut, à titre exceptionnel, passer outre l’avis de l’ABF si l’intérêt de l’architecture contemporaine le justifie. Cette procédure reste rare et nécessite de solides arguments architecturaux. Le contentieux de l’urbanisme nécessite une connaissance approfondie des règles d’urbanisme locales, du PLU, et de la jurisprudence administrative. Un avocat spécialisé en droit de l’urbanisme analyse les motifs de refus, évalue vos chances de succès en contentieux, et vous conseille sur la meilleure stratégie : recours gracieux puis contentieux, ou dépôt d’une nouvelle demande adaptée.
Des délais souvent très courts et impératifs
En droit immobilier, les délais de prescription sont fréquemment courts et préfix, ce qui signifie qu’ils ne peuvent être ni interrompus ni prolongés. Le délai décennal de 10 ans court à compter de la réception des travaux et ne peut être ni interrompu ni suspendu : passé ce délai, plus aucune action n’est possible même si le désordre vient d’apparaître. Contester une décision d’assemblée générale de copropriété ? Vous avez 2 mois à compter de la notification du procès-verbal. Contester un permis de construire ? 2 mois également à compter de son affichage. Mettre en œuvre la garantie de parfait achèvement ? 1 an après la réception. Ces délais ne pardonnent pas et leur méconnaissance entraîne l’irrecevabilité définitive de votre action.
Une expertise juridique indispensable
Un avocat spécialisé en droit immobilier connaît parfaitement ces subtilités et sait comment sécuriser vos démarches dans les délais. Il analyse votre situation pour : déterminer quelles garanties sont applicables (parfait achèvement, biennale, décennale), identifier tous les responsables potentiels (constructeurs, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, assureurs), vérifier quelles assurances peuvent jouer (dommages-ouvrage, décennale, responsabilité civile), choisir la procédure appropriée selon votre objectif (référé, action au fond, expertise judiciaire), et évaluer précisément vos chances de succès et le montant potentiel d’indemnisation.
Éviter les erreurs stratégiques qui compromettent vos droits
Certaines démarches qui semblent logiques peuvent en réalité compromettre gravement vos droits. Faire intervenir un expert amiable trop tôt peut, selon certaines jurisprudences, déclencher des délais de prescription. Ne pas émettre de réserves précises et détaillées lors de la réception des travaux peut vous faire perdre définitivement des recours contre les désordres apparents. Accepter un règlement amiable trop rapidement et sans conseil peut vous priver d’une indemnisation à la hauteur de votre préjudice réel. Engager une procédure devant la mauvaise juridiction (tribunal judiciaire au lieu du tribunal administratif pour l’urbanisme) rend votre action irrecevable.
Un accompagnement complet de A à Z
L’avocat vous accompagne à chaque étape : constitution d’un dossier solide avec toutes les preuves nécessaires (constats d’huissier, témoignages, photographies, documents techniques), organisation des expertises techniques au bon moment et selon les bonnes modalités (expertise judiciaire plutôt qu’amiable), négociation en position de force avec les parties adverses pour obtenir un règlement amiable favorable, rédaction de tous les actes de procédure et conclusions juridiques, et si nécessaire représentation devant les tribunaux compétents (tribunal judiciaire, tribunal administratif, cour d’appel).
L’intervention précoce maximise vos chances de succès
Plus l’avocat intervient tôt, mieux il peut sécuriser juridiquement votre dossier et éviter les erreurs fatales. Dès la découverte d’un désordre, dès la réception d’une décision contestable, dès un conflit avec un voisin ou un promoteur, l’avocat peut mettre en place immédiatement les bonnes démarches. Son intervention précoce permet d’éviter les pièges, de préserver tous vos recours, et d’obtenir une indemnisation à la hauteur de votre préjudice. L’expérience montre que les dossiers gérés dès le début par un avocat spécialisé aboutissent beaucoup plus fréquemment à des issues favorables que ceux où l’avocat n’intervient qu’après plusieurs erreurs déjà commises.
Une couverture géographique étendue
Elles interviennent régulièrement dans toute la métropole européenne de Lille : Lille bien sûr, mais également Roubaix, Tourcoing, Villeneuve d’Ascq, Marcq-en-Barœul, Mons-en-Barœul, La Madeleine, Lambersart, Wasquehal, Croix, Hem, Loos, et toutes les autres communes de la MEL. Leur intervention s’étend à l’ensemble du département du Nord : Valenciennes, Douai, Cambrai, Maubeuge, Dunkerque, Hazebrouck, Armentières, et leurs agglomérations. Elles interviennent également dans le Pas-de-Calais : Arras, Lens, Béthune, Calais, Boulogne-sur-Mer, Saint-Omer, et leurs bassins d’activité. Leur action couvre aussi la Somme (Amiens, Abbeville) et l’Aisne (Saint-Quentin, Soissons, Laon) lorsque les enjeux le justifient.
Tous les domaines du droit immobilier et de la construction
Leurs domaines d’intervention couvrent l’ensemble du contentieux immobilier : troubles anormaux de voisinage et nuisances, servitudes, bornages et conflits de limites de propriété, empiètements sur terrain, malfaçons et désordres de construction, garanties décennales, biennales et de parfait achèvement, contentieux des assurances dommages-ouvrage, VEFA (retards de livraison, défauts de conformité, annulations), CCMI et contrats de construction de maison individuelle, contentieux de copropriété (syndics défaillants, contestations d’AG, travaux, charges), urbanisme (contestations et refus de permis de construire), litiges entre bailleurs et preneurs, et transactions immobilières complexes.
Une clientèle diversifiée : particuliers et professionnels
Marine Delcroix et Alexandra Baptista représentent aussi bien les particuliers (propriétaires, acquéreurs, copropriétaires, locataires) que les professionnels de l’immobilier et de la construction : promoteurs immobiliers et leurs programmes de logements neufs, foncières et investisseurs institutionnels, bailleurs sociaux et privés, syndics de copropriété et gestionnaires immobiliers, constructeurs et entreprises du BTP, maîtres d’œuvre et architectes, sociétés civiles immobilières (SCI), et marchands de biens. Cette double compétence leur permet de comprendre les enjeux de chaque partie et d’adapter leur stratégie en fonction du profil de leur client.
Une connaissance approfondie du marché local
Leur implantation à Lille et leur connaissance fine du tissu économique régional, des acteurs locaux de l’immobilier, et des spécificités du marché lillois et nordiste constituent un atout majeur pour défendre efficacement les intérêts de leurs clients. Elles connaissent les promoteurs actifs dans la région, les syndics locaux, les constructeurs, les experts du bâtiment, et entretiennent des relations professionnelles avec les juridictions compétentes (tribunaux judiciaires de Lille, Douai, Valenciennes, tribunal administratif de Lille).
Comment les contacter ?
Pour toute question sur vos problématiques de droit immobilier ou de droit de la construction, Marine Delcroix et Alexandra Baptista se tiennent à votre disposition. Vous pouvez les joindre par téléphone au 03 74 72 12 89 ou par email à contact@view-avocats.fr. Le cabinet VIEW AVOCATS est situé au cœur de Lille, facilement accessible en transports en commun. Un premier échange permet d’évaluer votre situation, de déterminer les enjeux juridiques, et de vous proposer un accompagnement adapté à vos besoins et à votre budget.
💡 Une question sur vos problématiques de droit immobilier ? Marine Delcroix et Alexandra Baptista vous répondent : ☎️ 03 74 72 12 89 – 📧 contact@view-avocats.fr
Note : Ces informations sont données à titre indicatif. Pour toute situation particulière, il est recommandé de consulter directement un avocat en droit immobilier.
💡 Vous avez une question spécifique en droit des sociétés à Lille ?
Baptiste Leroy vous répond : ☎️ 03 74 72 12 89 – 📧 b.leroy@view-avocats.fr
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